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Publié par Maxime Zeng le 08 nov. 2019
Définition : Cette stratégie géopolitique chinoise consiste envoyer des pandas comme cadeaux diplomatiques.
Sommaire :
Les pandas ont une valeur inestimable pour les chinois et surtout pour leur gouvernement. On considère souvent que le pays ne prend pas assez en considération la défense de l'environnement et des espèces animales, pourtant elle n'hésite pas à déployer de grands moyens pour protéger l'ours bicolore.
En effet, la législation chinoise interdit toute chasse et toute ventre au marché noir impliquant des pandas géants et la peine de mort est appliqué pour tout meurtre de panda.
De ce fait, chaque spécimen appartient au pays qui les surveille de près pour éviter leur disparition et favoriser leur reproduction et leur bonne santé. C'est plus d'une dizaine de centres qui ont été créés à travers le pays pour accueillir des membres de l'espèce et autant de réserves naturelles qui les aident à se développer paisiblement et loin de toute menace.
Ce symbole chinois est au cœur d'une politique de l'image en Chine. Le pays sait bien que son ours est populaire dans le monde entier au point de remplir les salles de cinéma comme pour Kung-Fu Panda. C'est pourquoi le pays l'utilise comme porte-parole de la diplomatie chinoise dans le monde.
Grâce au travail des politiciens, le panda est devenu le symbole de la Chine à l'international.
Cette méthode a été remise au goût du jour en 1941, en effet, à la veille de l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement chinois a envoyé deux pandas au zoo du Bronx en guise de "remerciement"2.
Le président Mao l'a souvent appliqué dans les années 1950, en envoyant des pandas en cadeau aux alliés communistes de la Chine (comme la Corée du Nord et l'Union soviétique).
A cette époque la Chine n'était pas le pays ouvert au monde qu'elle est aujourd'hui, ces liens diplomatiques avec le monde était cantonnés aux autres pays socialistes.
Deux mois après le voyage historique de Richard Nixon en Chine en 19723, qui a mis fin à de très longues tensions entre les États-Unis et la République populaire de Chine. Le président américain a salué le geste diplomatique chinois et ont accueilli le couple de 18 mois nommé Hsing-Hsing et Ling-Ling.
Ce cadeau du premier ministre chinois a créé un engouement national, amenant les zoos américains du Bronx à San Diego à faire pression pour que les pandas soient logés à la maison blanche.
Finalement, les pandas ont trouvé leur place zoo national de Washington où ils ont été reçus comme des rockstars par plus de 20 000 visiteurs dès leur première journée d'exposition.
Le dimanche suivant, plus de 75 000 personnes ont submergé le zoo pour admirer l'ours de Chine, l'événement a fait la une des magazines et s'est avéré être une aubaine économique pour les producteurs de jouets et d'animaux en peluche notamment.
En retour, le gouvernement américain a envoyé à la Chine un couple de bœufs musqués, Milton et Mathilda, cette espèce n'existe pas en Chine, c'est donc une attraction touristique similaire à celle du panda.
Le couple a eu cinq oursons au zoo national, malheureusement, aucun n'a pu survivre plus de quelques jours. La femelle est décédée subitement d'une insuffisance cardiaque en 1992, à l'âge de 23 ans, ce qui est un âge très avancé pour un panda. Le mâle, quant à lui, a été euthanasiée en novembre 1999, à 28 ans, à cause d'une insuffisance rénale.
En 1984, la Chine a modifié ses protocoles de don de panda. Désormais, les ours ne sont envoyés que pour des prêts de 10 ans, exigeant le paiement d'une cotisation annuelle standard très élevée (1 million de dollars pour les États-Unis par exemple) et décrétant que tous les enfants pandas nés en dehors de la Chine étaient de propriété chinoise, peu importe leur lieu de naissance.
En réaction, les États-Unis ont modifié à leur tour leur politique d'acceptation en 1998, n'autorisant un panda à résider aux États-Unis que si plus de la moitié de sa cotisation annuelle était consacrée à la protection du panda.
La Chine se montre intransigeante sur les postions diplomatiques des pays logeant ses pandas, en effet, elle n'hésite pas à réagir sévèrement en cas de prise de position contre elle.
Les prêts de pandas coïncident avec des accords commerciaux antérieurs, bien souvent pour des échanges concernant les matières premières.
Par exemple, le zoo d'Edimbourg a reçu deux pandas en 2011 (le premier à arriver au Royaume-Uni depuis 17 ans). Peu de temps après l'échange, des accords commerciaux concernant la technologie des énergies renouvelables et les véhicules Land Rover ont été signés entre les deux pays.
La Norvège a perdu son accord de longue date sur le saumon après avoir décerné un prix Nobel à Liu Xiaobo, un activiste emprisonné par le gouvernement chinois.
Malgré leurs différends, Hong Kong a reçu deux pandas en 2007 en cadeau à l'occasion du 10e anniversaire de la fin de la domination britannique.
En France, Huan Huan et Luan Zi ont posé leurs pattes au Zoo de Beauval en 2012. Ils ont attiré des millions de visiteurs et ont fait tourner les caméras de la France entière sur eux. En 2017, ils ont donné naissance à un bébé nommé Yuan Meng.
Pour en savoir plus :
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